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2018, année de l’intelligence artificielle

Le « Consumer Electronic Show » (CES ou Grand Salon de l’Electronique) s’est tenu il y a quelques semaines à peine à Las Vegas, temple du jeu et du poker. Il s’agit du plus grand salon du genre au monde. Cette année encore il a donné la part belle à l’intelligence artificielle.

 

Mais qu’est-ce donc que l’intelligence artificielle ?

L’intelligence artificielle, ou IA, selon l’un de ses créateurs, Marvin Lee Minsky, « la construction de programmes informatiques qui s’adonnent à des tâches qui sont pour l’instant, accomplies de façon plus satisfaisante par des humains car elles demandent des processus mentaux de haut niveau ».

Cette nouvelle édition du CES a réuni 4 000 exposants venant de 150 pays et a attiré 200 000 visiteurs. L’objet cette année n’était pas de faire grandes annonces vantant de nouveaux produits révolutionnaires utilisant des technologies toujours plus nouvelles. Pas de coup de poker donc. Le focus a plutôt été mis sur des améliorations concernant des technologies existantes, comme les enceintes à commande vocale très en vogue depuis quelques temps déjà. Je fais référence à Echo d’Amazon, qui, lié à votre compte Premium, vous permet de lui demander vocalement de mettre tel ou tel produit dans votre panier, tout en faisant la cuisine. Alexa et Echo font désormais partie de la famille. « Alexa, joue le dernier morceau de Lady Gaga », « Alexa quel temps fait-il aujourd’hui à Paris ? ».

Cette technologie et tous ces gadgets connectés ont envahi notre quotidien. L’intelligence artificielle est partout. Et ce n’est bien sûr qu’un début : grâce à LG on pourra bientôt demander à sa télé de changer de chaîne ou d’enregistrer une émission et à partir d’elle de centraliser tous les objets connectés de notre quotidien. On était bien loin d’imaginer de telles choses dans les années 1980, à l’époque, c’était simplement de la science-fiction ! Il est vrai que nous sommes passé du téléphone portable de la taille d’un talkie- walkie, doté d’une antenne si longue qu’on pensait pouvoir capter la lune (ce qui déjà était une avancée), à nos smartphones de luxe à qui l’on s’adresse : « Dis Siri, quel âge à Benjamin Biolay ? ». Et bien plus encore. L’une des fonctionnalités insoupçonnées de Siri, que vous n’avez peut-être pas testée, est que l’on peut s’engueuler avec Siri ! J’ai testé ce dispositif et je n’ai pas eu le dernier mot… Essayez de le titiller, vous ne serez pas déçu !

On l’a vu, l’intelligence artificielle est partout, à la maison, dans nos voitures bourrées de commandes vocales, dans votre application Waze qui vous indique à l’avance qu’une voiture est arrêtée sur la bande d’arrêt d’urgence, dans les machines de traductions automatiques, les voitures sans conducteurs et j’en passe, dans les jeux vidéo ou le poker en ligne, où l’on se mesure déjà à la machine depuis un moment. Les algorithmes règnent.

 

L’IA au service de l’homme

 « Les Français ont bien compris les bénéfices qu’ils peuvent tirer de l’intelligence artificielle en termes de simplification de la vie quotidienne » explique Julie Gaillot, co-directrice du pôle « Society » du CSA.

En Grande-Bretagne, la ville de Durham s’apprête à recourir à l’intelligence artificielle afin d’aider les policiers en évaluant, grâce à des années d’archives, si un suspect arrêté pour tel ou tel fait représente ou non un risque pour la société. S’il est considéré comme tel pour la société, dans le cas d’une récidive par exemple, il sera mis en détention.

L’intelligence artificielle perçue par les Britanniques
Intelligence artificielle, bienfait ou malédiction ?

En France, à l’issue d’une rencontre récente entre Emmanuel Macron et des représentants de Google, il a été décidé qu’un laboratoire consacré à l’intelligence artificielle sera implanté à Paris prochainement. Le domaine de recherche concernera la santé, l’environnement et l’art.

 

Watson

 Watson est la fierté d’IBM sait faire bien des choses : il est capable d’analyser des données, il reconnait des mots, des images, il a une compréhension du langage et est capable de prédiction. Et il va bien au delà : il identifie les émotions, analyse le ton utilisé par ses interlocuteurs, et fait la conversation. Les compétences de Watson sont d’ailleurs utilisées dans des domaines très variés : banques ou encore les hôpitaux, où il peut aider à diagnostiquer des maladies selon les antécédents d’un patient, ses traitements etc.

IBM n’en est pas à sa première apparition en la matière : si le nom de Watson ne vous dit rien, vous vous rappelez sans doute qu’en 1996, Garry Kasparov, champion du monde d’échecs de l’époque, a été battu par la machine Deep Blue d’IBM. Ce cher Watson est quant à lui plus connu par avoir battu les champions du jeu télévisé Jeopardy, Ken Jennings and Brad Rutter, en 2011.

 

L’IA contre l’homme

 La machine battait déjà l’homme en 1996 ? Il y quelques mois, une autre machine nommée Libratus, une intelligence artificielle développée par l’université Carnegie Mellon, a fait grand bruit en battant quatre des plus grands joueurs de poker (Dong Kim, Jimmy Chou, Daniel McAulay and Jason Les) lors d’un tournoi de poker marathon appelé « Cerveaux contre intelligence artificielle » au casino de Pittsburg.

Pour l’expérience, on a rassemblé parmi les meilleurs joueurs de poker, spécialisés dans le Heads-up No-Limit Texas Hold’em et on leur a demandé de jouer au meilleur de leurs capacités. Aujourd’hui, le jeu est très présent sous les noms de Omaha Hi-Lo ou le Texas Hold’em, des variantes du poker que l’on retrouve aussi bien dans le poker en ligne qu’au casino.

Ténacité et stratégie n’auront pas suffi : Libratus, l’intelligence artificielle aux 120 000 mains, a triomphé des spécialistes humains du heads-up no-limit Texas Hold’em. Alors, me direz-vous : no big deal, une machine avait déjà battu Kasparov en 1996, non ?

Pour revenir aux échecs, il existe une différence notable entre échecs et poker. En effet, ce dernier comprend un niveau d’incertitude qui n’est pas présent dans les échecs. Au poker, les joueurs n’ont pas accès à tous les éléments du jeu, ils ne connaissent pas les cartes de adversaires. Aux échecs, on visualise la disposition de l’ensemble des pièces y compris celles de l’adversaire. Ceci explique que la victoire de Libratus représente une avancée majeure qui ouvre bien des possibilités pour les ordinateurs à l’avenir.

L’avancée notable de cet événement est selon, Frank Pfenning l’université Carnegie Mellon, due au fait « qu’un ordinateur ne peut pas gagner au poker, s’il ne sait pas bluffer ». Il ajoute que cette avancée aura des applications dans les domaines les plus variés : imaginez qu’un jour votre Smartphone sera capable de négocier le meilleur prix pour avec votre concessionnaire automobile. Libratus vainqueur des meilleurs joueurs de poker, ne serait qu’un début ! Et l’on veut bien le croire !

 

Que nous réserve l’avenir ? Certains en tous les cas, expriment déjà leur inquiétude : attention à ne pas oublier d’utiliser notre « intelligence humaine ».

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@lex

Créateur de ce blog, je suis un passionné par tout ce qui touche à l'informatique et à la photographie.

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